NUMÉRO UN / Le Feu
Octobre 2018
Jean Cocteau, Clair-obscur, 1954
Édito
Feu!
Je lis feu
Dans mille expressions
De ton visage et d’autres pages
Ailleurs
Les ravages d’un sifflet
Dans les guerres coups d’éclat
Où je montais en ligne
Parfois en me jetant
Le costume trop petit
Toujours à corps perdu
Je ne perçois rien d’autre
Qu’une nuit de grisou
Et tes bas artifices
Éclaboussant leur huile
Pour bâtir un royaume
Où ne coule plus de sang
Des passés sacrifices
Je ferai la bonne part
En reculant la terre
Impossible et splendide
La capitale d’écrire
Nous allumerons alors
La joie et tous nos jeux
En jetant un été
Par terre ou à côté
Et nous brillerons grégeois
A la houppe des chevaux
Volant au firmament
Des diamants dérobés
Ce mot que je déplie
Précieux
C’est l’amour d’un dos
Sur lequel pousse deux ailes
Qu’aucun n’embrasera
Comme un phare dans la lune
Une route carnavale*
Peut-être un univers
Allumez la lumière!
*carnavaler : vivre de soleil et de lune – être vivant
